Elle est contagieuse, voire impossible à lutter et d’habitude très douloureuse. Ça semble comme une maladie ? À juste titre, parce que la haine est une affectation la plus pénible affectant les internautes. Chacun peut l’éprouver, néanmoins ce sont les créateurs, surtout les créateurs sur Internet qui sont les plus exposés aux insultes et aux offenses. Parmi eux, les streamers.
La haine sur les streams
L’apparence du streamer, la façon dont il parle et dont il mène la transmission peuvent faire l’objet de la haine. Les jeux qu’il choisit et les skills qu’il présente peuvent être détestés. Néanmoins, des mots désagréables ne se référent pas uniquement à ce que l’on voit pendant la transmission. Les agresseurs cherchent des points faibles qui vont faire le plus de mal, c’est pourquoi des commentaires railleurs n’omettent pas les domaines de la vie privée, telles que la situation financière ou la santé. Dans les pires cas et malheureusement ceux les plus fréquents, les insultes se référent également aux proches du streamer.
Les haters sont des débatteurs au niveau zéro, leur objectif et de dominer et d’essayer de provoquer le streamer qui peut réagir de façon très émotionnelle au cours d’une transmission en direct, et cela générera des milliers de shots compromettants. Néanmoins, la haine ne porte que sur le moment de la transmission. Des commentaires insultants inondent les réseaux sociaux des streamers, de nombreux forums et des sites aléatoires sur Internet. Leur haine prend parfois des formes plus complexes, les tourmenteurs sur Internet créent des vidéos spéciales, des morceaux de musique ou des graphiques se moquant de ses victimes. Plus le streamer est populaire, plus grand sera le nombre de fans, mais aussi il sera un meilleur cible pour les haters qui lui souhaitent la mort sans les moindres remords et sont contents quand il devient victime d’un vol.
D’où vient la haine ?
L’anonymat, la jalousie, l’impunité, la volonté d’augmenter l’estime de soi sont des raisons principales de la haine croissante sur Internet, mais il y en a plus. Nous avons vécu pour voir des temps dans lesquels la haine est devenu quelque chose d’amusante et est devenue l’objet du désir commun. En promouvant les attitudes négatives, on gagne de la popularité et une large célébrité très rapidement, parce que les gens, à la recherche d’un divertissement, cherchent d’habitude des sensations et de l’action dynamique qu’ils peuvent ici diriger eux-mêmes à l’aide du tchat.
Si on parle des spectateurs, il vaut la peine d’aborder la question de l’âge. A-t-il l’importance pour le phénomène de la haine sur les streams ? Oui et non. Il est évident que les fans jeunes, en raison de leur besoin de rébellion, seront plus impressionnés par telles attitudes, de plus, il ont un fort besoin d’acceptation par le milieu, même si cela est lié à des mauvaises actions. Néanmoins, il ne faut pas oublier que les jeunes gens copient toujours les comportements et ne les génèrent pas. De plus, les enfants et les adolescents allant au collège représentent un pourcentage de personnes sur les streams beaucoup moins que l’on croit à tort, c’est pourquoi ils ne devraient pas être considérés comme les initiateurs de la haine.
Une autre question est que beaucoup de comportements négatifs sont justifiés aujourd’hui par le sens de l’humour. Des commentaires vulgaires revêtus d’une forme « d’une blague innocente » sont une forme de haine plus malin, parce qu’elle provoque une réaction générale des utilisateurs qui, en riant, semblent soutenir l’attitude du hater, ce qui donne à ce dernier une motivation à d’autres activités. La frontière entre l’humour ou le sarcasme est donc très fine.
Le phénomène de l’agression verbale sur les streams est aussi un exemple classique de l’effet de boule de neige. Nous sommes des êtres grégaires, les comportements grégaires sont très forts chez nous, surtout si des émotions violentes, telles que la frustration ou l’irritation, sont à leur racine. Cela est parfaitement visible lors des compétitions d’e-sport, quand il manque souvent de modération sur le tchat. Si l’équipe préférée commence à perdre, des commentaires insultants sur le commentateur ou bien sur des joueurs eux-mêmes commencent à se répandre parmi plusieurs utilisateurs. Cela montre à quel point il est facile de manipuler « la masse vivante » qui est capable de réagir spontanément et pas complètement rationnellement aux informations reçues. De l’autre côté, il est beaucoup plus facile d’écrire un message agressif dans un tchat passant, parce qu’il devient l’un de nombreux et nous avons un sentiment donnant du courage que dans un moment, il n’en restera aucun trace. Dans une telle situation, il n’est pas difficile d’apporter une étiquette d’ennemi à quelqu’un et d’appeler la lutte contre lui « l’affaire juste », en particulier si la victime elle-même n’est pas sans faute et elle fait des erreurs ou échoue souvent. Si les phrases insultantes rencontrent en plus un soutien silencieux ou même le rire du streamer, la haine se développe rapidement. Dans des cas extrêmes, toutes les transmissions changent en spectacle d’insultes et de vulgarités adressées à une personne concrète. La violence verbale échappe le contrôle, en se diffusant sur d’autres streams et services, en engageant et en imposant ainsi ce problème à d’autres créateurs.
Des milliers d’utilisateurs écrivant des vulgarités sur Internet sont des personnes à qui quelqu’un a dit qu’ils peuvent être haters impunément, parce qu’un tel comportement est approprié et désiré, d’où, en posant la question sur la raison de réécriture des abréviations ou des symboles spéciaux, on peut entendre toujours la même explication. C’est pourquoi les actions visant à lutter contre la haine sont si importantes.
Il faut agir
Combien de streamers, autant de réactions à la haine. Beaucoup d’eux ignorent le problème ou voire transforment la haine en blague, en montrant en même temps à quel point ils sont distants d’eux-mêmes et des avis à leur sujet. Les autres acceptent les insultes, en les expliquant par la valeur à caractère de divertissement, par une nature spécifique du tchat ou par la liberté d’expression. Il y a également des créateurs qui attaquent les haters et c’est décidément la pire approche, parce qu’elle approfondit le problème de la haine. Alors, comment faut-il réagir ? Regardons les choses en face, la lutte contre la haine dans le monde contemporain est impossible, mais cela ne veut pas dire que les actions visant à cela sont inutiles. Tout d’abord, on doit parler de la haine plus fort et plus souvent qu’à présent. Il faut expliquer ce que c’est la haine et combien de dommages elle peut causer. La haine a perdu son sens original au moment où nous avons commencé à l’appeler « hate speech » parce que le mot emprunté de la langue anglaise atténue fortement sa nature réelle, à cause de quoi beaucoup d’internautes oublient sa gravité, en lui donnant une signification presque humoristique.
On ne peut pas cacher que les streamers devraient jouer un rôle important dans le signalement du problème, parce qu’ils sont des autorités pour des milliers de gens, d’où leur réaction devrait être toujours univoque et décidée. La responsabilité pour la condamnation des comportements négatifs reposant sur les bras de tous les créateurs, quel que soit le contenu qu’il propagent et peu importe si jamais ils ont fait l’objet d’attaques similaires. Le blocage ou le signalement des comportements inappropriés et leurs auteurs que chaque spectateur peut effectuer lui-même fonctionne, mais seulement à titre conditionnel, parce que l’utilisateur frustré, s’il ne comprend pas le problème, ira insulter quelqu’un d’autre ailleurs. Aujourd’hui, le fait d’éluder la responsabilité, de justifier sa propre passivité et de tirer des conclusions trompeuses est trop fréquent. Par conséquent, personne n’est coupable, mais la haine augmente toujours.
En conclusion, Internet est un outil puissant donnant beaucoup plus de possibilités que la réalité, mais des limites et des gens les gardant doivent exister, parce qu’on ne sait jamais, quand ce qui se passe sur Internet aura un impact sur la vraie vie de quelqu’un. C’est pourquoi il est si important d’agir contre cette mode brutale pour l’agression verbale. La haine est une maladie, et il faut lutter contre toute affectation à n’importe quel prix, avant qu’il ne soit trop tard.
